Le moment politique est périlleux pour les sphères échappant encore à l’emprise du marché. Les prises de position médiatiques et les attaques politiques contre l’associatif en général et la culture en particulier fusent, sur fond d’invectives et de désinformation. Face à cette offensive coordonnée, la Fédération des Employeurs des Secteurs de l’Éducation permanente et de la Formation des Adultes (FESEFA) ne veut pas rester inactive.
Ainsi, notre Fédération avait pris l’initiative d’une carte blanche « La culture, un rempart démocratique nécessaire contre les régimes autoritaires », rejointe par de nombreuses associations et personnalités du monde culturel, publiée dans La Libre. Cette action avait été saluée et partagée, même par des membres de l’actuelle majorité politique en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ce 21 mars, c’est dans les colonnes du Vif que Farah Ismaïli réitérait ses inquiétudes face à certaines volontés politiques de « faire taire certaines voix et certaines idées, certaines expressions de contestation, certaines propositions de transformation sociale », en plaçant ce tropisme dans une tendance mondiale. En outre, elle identifie le risque que ce genre de discours fasse percoler dans l’opinion publique « l’idée que ce n’est pas au citoyen de financer ce qui n’est pas considéré comme rentable. Là, on se trouve dans une logique de rentabilité et de profit, sans tenir compte de valeurs telles que la cohésion sociale et l’émancipation. Or, ce n’est pas l’esprit dans lequel se sont développées les politiques culturelles en Belgique francophone. »
Ce combat de la FESEFA pour la préservation de notre modèle culturel rejoint celui, de longue date, pour la défense du fait associatif. En effet, aux choix politiques délétères opérés en Wallonie s’ajoutent les différentes mesures du gouvernement Arizona, qui menacent l’existence même du secteur associatif et caritatif : suppression des subventions facultatives répondant à des besoins structurels, gel voire suppression pure et simple de l’indexation des subventions de plusieurs dispositifs réglementaires, baisses de financement atteignant jusqu’à 25 % dans certains secteurs, réduction de la déductibilité fiscale des dons aux asbl… Ces coupes restreignent considérablement les ressources déjà étriquées des associations et menacent directement leurs missions au travers des emplois qu’elles soutiennent. Il ne s’agit plus d’une simple logique de rigueur budgétaire, mais d’une attaque organisée provoquant une asphyxie de plus en plus rapide du tissu associatif. Tel était l’objet d’une nouvelle carte blanche publiée dans Le Soir, dont vous pouvez prendre connaissance ici.
Ces offensives idéologiques décomplexées menacent bel et bien notre modèle démocratique, nos conquis sociaux, nos biens communs culturels. Nous ne pouvons le passer sous silence aujourd’hui, au risque de le regretter plus tard.
Source : fesefa.be
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