Matinée d’étude et de participation
Mercredi 4 juin 2025 – 8:30 – 13:00
Arts&Publics ASBL, chaussée de Boondael 6, 1050 Ixelles
Participation gratuite sur réservation
Les secteurs de l’intervention sociale, de la culture et du soin font face à de fortes tensions, nourries par les pénuries de personnel, une pression accrue, une baisse des subventions et l’explosion des tâches. Ces évolutions donnent lieu à une remise en question plus large du travail et de la relation au travail dans des métiers souvent basés sur la vocation. Le 4 juin, Arts&Publics et le STICS asbl vous invite à une matinée d’étude et de participation afin de réfléchir ensemble sur la manière de redonner sens à l’engagement professionnel et construire de nouveaux modèles d’insertion, dans un monde du travail fragmenté et en mutation. Deux intervenants, Carlo Caldarini, responsable des études et de la recherche sociale au CPAS de Schaerbeek et formateur, et Didier Vrancken, Professeur à la Faculté des Sciences Sociales de l’Université de Liège et au Centre de Recherche et d’Interventions Sociologiques, apporteront leurs regards sur le travail et ses représentations.
Depuis quelques années, les métiers de l’intervention sociale, de la culture, du care, se retrouvent de plus en plus sollicités, sous pression. Ainsi, les hôpitaux connaissent des difficultés à recruter du personnel soignant, les grands CPAS de Bruxelles et de Wallonie font face à des pénuries de travailleurs sociaux. Par ailleurs, avec les nouvelles mesures gouvernementales, les secteurs de la santé, de la culture et de l’aide sociale s’attendent à être moins subventionnés tandis que les tâches ne vont cesser de croître. Il suffit ainsi de se penser aux effets que risque de produire pour les CPAS la réduction de la période d’indemnisation des allocations de chômage à un ou deux ans maximum qui interpelle tous nos secteurs, particulièrement le secteur culturel où l’intermittence est très répandue.
Ces tensions, bien visibles dans les institutions, sont les manifestations d’un glissement plus profond dans notre rapport collectif au travail.
Pendant longtemps, le travail a été perçu comme une promesse : celle de l’émancipation, de l’intégration et de la reconnaissance sociale. Il structurait nos vies, définissait nos identités, garantissait notre protection sociale. Mais cette promesse semble aujourd’hui s’effriter. Les signes d’un basculement s’accumulent : difficultés à recruter des travailleurs sociaux, perte d’attrait pour les métiers à vocation, pièges à l’emploi …
Derrière ces symptômes se dessinent des transformations plus profondes : évolution des aspirations individuelles, montée en puissance des formes d’emploi atypiques, ubérisation du travail et ses problèmes en matière de protection sociale, de précarité et d’instabilité financière, brouillage des frontières entre vie privée et vie professionnelle, quête de sens… La centralité du travail est remise en question, non seulement par les jeunes générations, mais aussi par une société en quête de nouveaux équilibres.
Face à ces bouleversements, les acteurs de l’insertion socioprofessionnelle — CPAS, Missions locales, Entreprises et ateliers de formation par le travail — sont en première ligne. Ils doivent réinventer leurs pratiques, repenser leurs objectifs, et interroger leurs propres modèles de référence. Comment parler de « mise à l’emploi » quand l’emploi ne garantit plus la dignité ? Comment valoriser l’engagement professionnel quand celui-ci est perçu comme une source de souffrance ou d’absurdité ? Comment construire des parcours d’insertion dans un monde du travail morcelé, incertain, parfois rejeté ?
Le but de cette matinée de rencontre, organisée par Arts&Publics et le STICS, est de réfléchir de manière collective sur les évolutions actuelles du travail social dans le secteur de l’intervention sociale et culturelle. Comment a-t-il évolué, quel sens y donner encore ? Un sens pour soi, pour les collègues, pour les institutions, un sens pour les usagers, les patients, les citoyens ? Un sens à construire ? Ou à reconstruire ?
Participation gratuite sur inscription via notre formulaire en ligne.
Carlo Caldarini, actuellement responsable des études et de la recherche sociale dans l’un des plus grands CPAS de Belgique et formateur auprès du STICS. Il est également formateur indépendant, chercheur associé à l’Institut de Recherche Formation et Action sur les Migrations (IRFAM) et auteur/formateur chez Vanden Broele (CPASconnect). En tant que formateur, il est particulièrement attaché à la pédagogie constructiviste. En tant que chercheur, il privilégie les méthodes participatives et de groupe, et travaille avec des données à la fois qualitatives et quantitatives.
Didier Vrancken, Professeur à l’Université de Liège (ULiege), Faculté des sciences sociales, Sociologie de l’organisation et de l’intervention, Faculté des sciences sociales, Doyen de la Faculté des Sciences sociales, IRSS : Centre de Recherche et d’Interventions Sociologiques. Il est spécialisé dans l’analyse des politiques sociales et des politiques d’intervention sociale et dirige la Maison des Sciences de l’Homme de l’ULiege.
08:30 – 09:00 • Accueil des participant·e·s
Moment informel pour permettre aux participants de se rencontrer.
09:00 – 09:15 • Introduction de la matinée
Présentation des objectifs de la matinée, du cadre de réflexion et du déroulement.
09:15 – 09:45 • L’évolution du travail dans le secteur de l’intervention sociale et culturelle
Échanges en groupes — Le travail tel qu’on le vit, tel qu’on le voit évoluer.
09:45 – 10:30 • La place du travail dans nos sociétés actuelles
Intervention de Carlo Caldarini
Le travail est-il en train de perdre sa centralité dans nos sociétés ? S’agit-il d’un phénomène générationnel ? Un texte pédagogique préparatoire en lien avec cette intervention sera transmis une semaine avant la matinée, afin de permettre à chacun·e d’entrer plus activement dans la réflexion.
10:30 – 10:45 • PAUSE
10:45 – 11:30 • Considères-tu le travail comme une valeur dans ta vie ?
Intervention de Didier Vrancken
Présentation interactive de l’enquête menée par Didier Vrancken sur les représentations du travail. Les participant·e·s seront invité·e·s à répondre à un petit module d’enquête en direct, suivi d’une mise en débat des résultats en temps réel. Objectif : confronter les perceptions individuelles aux dynamiques collectives.
12:00 – 12:30 • Synthèse
Synthèse collective — Que retenir ? Quelles questions pour la suite ?
12:30 – 13:00 • Clôture et perspectives
Mot de clôture : remerciements, valorisation des apports, invitation à prolonger les échanges.
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